20 juin : journée mondiale des réfugié-e-s

Le 20 juin est la journée mondiale des réfugié-e-s et migrant-e-s. Cette année nous enregistrons un triste record : les Nations Unies estiment ainsi que 65 millions de personnes ont quitté de force leur maison à la suite d’un conflit armé ou de persécutions. Parmi elles, 40 millions ont été déplacées à l’intérieur-même des frontières de leur pays.

Une crise mondiale

Il y a à ce jour 22 millions de personnes avec le statut de réfugié, pour moitié âgé de moins de 18 ans. La plupart de ces personnes (5 millions) ont fui la Syrie, mais de nombreuses autres ont fui la guerre et la misère en Afghanistan ainsi que la famine au Soudan du Sud.

9% seulement des réfugié-e-s ont été accueilli-e-s dans les six pays les plus riches de la planète (Etats-Unis, Chine, Japon, Allemagne, Royaume-Uni et France) et l’immense majorité des réfugié-e-s vit d’ailleurs hors d’Europe. Lorsqu’elles parviennent à franchir les frontières de leur pays, les populations fuyant les crises humanitaires et les conflits armés s’établissent dans les pays limitrophes. Ainsi, le petit pays du Liban, dont la population s’élève à 4,5 millions, accueille à lui seul 1,2 million de réfugié-e-s syrien-ne-s, c’est-à-dire qu’aujourd’hui une personne sur 4 habitant le Liban a fui la Syrie.

Contrairement aux idées reçues, moins de 2 millions de migrant-e-s sont arrivé-e-s en Europe depuis 2015. Pour la troisième année consécutive, la Turquie est ainsi le pays au monde qui accueille le plus de réfugié-e-s (près de 3 millions), suivi par le Pakistan, le Liban, l’Iran, l’Uganda et l’Ethiopie. À la suite de la mise en œuvre de l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie, en mars 2016, et de la fermeture de la frontière serbo-macédonienne, 58 000 personnes se sont retrouvées bloquées en Grèce continentale, ainsi qu’environ 5 000 personnes en Macédoine et en Serbie.

Notre action

Wissam, réfugié syrien en Jordanine. Alixandra Buck / Oxfam.

Nombre des migrants et des réfugiés arrivant en Europe se heurtent chaque jour à l’incertitude et à des problèmes très concrets, qu’il s’agisse d’obtenir de simples renseignements ou de faire face au risque grandissant que représentent la traite d’êtres humains et le trafic de clandestins. Ce sont pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Les fermetures de frontières et les restrictions d’accès au territoire européen ont terriblement aggravé la situation de ces personnes vulnérables et ont engendré une crise humanitaire. Depuis le début de nos opérations en Grèce, en Serbie, en Macédoine et en Italie, nous avons porté assistance à 282 000 personnes.

Protéger les personnes arrivant en Serbie et en Macédoine

À la suite de la mise en œuvre de l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie, en mars 2016, et de la fermeture de la frontière serbo-macédonienne, 58 000 personnes se sont retrouvées bloquées en Grèce continentale, ainsi qu’environ 5 000 personnes en Macédoine et en Serbie.

En étroite collaboration avec les autorités locales, nous nous assurons que les organisations locales peuvent apporter l’aide et la protection voulues aux nouveaux arrivants. Nous distribuons des kits d’hygiène, des vêtements et d’autres biens de première nécessité. Nous installons également des systèmes d’alimentation en eau et d’assainissement et nous dispensons un soutien psychologique et des conseils juridiques.

Fournir une aide d’urgence et un accompagnement psychologique en Italie

La traversée vers l’Italie est la voie maritime la plus meurtrière au monde. Pourtant, des dizaines de milliers de personnes sont arrivées dans le pays depuis mars 2016. En Italie continentale et en Sicile, nous fournissons des vêtements, des chaussures et des nécessaires de toilette, ainsi qu’un accompagnement psychologique et juridique durable aux nouveaux arrivants. Nous aidons également les demandeuses et demandeurs d’asile à trouver un logement et à apprendrre l’italien, et nous leur donnons de l’argent en espèces pour qu’ils puissent satisfaire leurs besoins essentiels.

Aider les réfugiés à vivre dans la dignité en Grèce

Nombre des centres d’accueil des îles grecques ont été transformés en centres de détention. Dans le camp de Kara Tepe, où les réfugiés et les migrants restent libres de leurs mouvements, nous poursuivons nos opérations humanitaires, qui consistent à organiser des distributions alimentaires et à installer des systèmes d’alimentation en eau et d’assainissement. Nous fournissons également de l’eau potable et des biens de première nécessité dans cinq autres camps.

Apporter une aide vitale aux réfugiés syriens au Liban, en Syrie et en Jordanie

Nous avons porté assistance à près d’un demi-million de réfugiés en Jordanie et au Liban, par un approvisionnement en eau potable ou par des distributions d’argent et de matériel d’urgence, tel que des couvertures, des fourneaux et des produits d’hygiène. Nous aidons les familles à s’informer sur leurs droits et les mettons en rapport avec les services médicaux et d’aide juridique, notamment.

Nous fournissons également de l’eau potable aux personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie de plusieurs manières : remise en état des infrastructures, acheminement par camion et réparation des puits.

Des visages et des histoires derrière les chiffres

Manal (à gauche) et Eqbal (à droite) travaillent à l’Association de développement des familles (FDA) – notre partenaire, à Amman. Alixandra Buck / Oxfam.

Plus de 660 000 personnes ayant quitté la Syrie ont le statut officiel de réfugié en Jordanie, un petit pays souffrant d’un taux élevé de chômage et de contraintes fortes sur ses ressources naturelles, notamment l’accès à l’eau.

Manal vit à Amman et son travail de cuisinière lui permet de faire vivre ses cinq enfants. Au début, elle craignait l’arrivée massive des Syriens car elle avait peur de perdre son travail. Mais elle a rencontré Eqbal, qui a quitté la Syrie en 2013 : « C’est un plaisir de travailler avec Eqbal. Nous partageons différentes recettes syriennes et jordaniennes. Eqbal m’a appris les traditions syriennes pour les mariages, le Ramadan et d’autres occasions. C’est vraiment agréable d’en apprendre davantage sur la Syrie. Elle m’a accueillie dans son logement ici et j’ai bu un thé délicieux très populaire en Syrie, qui se nomme mate. »

De son côté, Eqbal a changé de statut mais a trouvé une amie et une maison « Avant la guerre, notre situation en Syrie était bonne. Je n’avais pas à cuisiner et à nettoyer – j’avais du personnel ! ». Sa maison à Homs a été détruite au début du conflit et, avec sa famille, elle a fait le choix de fuir la violence armée. « Je suis heureuse en Jordanie. Les gens qui m’entourent, surtout au travail, sont très gentils et d’un grand soutien. Il n’y a pas de racisme dans notre cuisine. »