COP26 : quels enjeux, quelles attentes pour le climat ?

Les constats scientifiques et d’expert·e·s disent la même chose : tous tirent la sonnette d’alarme sur la rapidité et les conséquences dramatiques des changements climatiques. La COP26, qui se tient à Glasgow (Royaume Uni) du 1er au 12 novembre 2021, doit répondre à deux enjeux majeurs : la réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5°C et assurer des financements internationaux à la hauteur des besoins des pays pauvres, les plus fortement impactés.

Maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5°C : une ambition vitale à tenir

Chaque jour, les équipes d’Oxfam ainsi que celles de nos partenaires sont témoins de la faim, de la pauvreté et de la dévastation engendrées par les changements climatiques. Malgré ces conséquences que nous payons déjà toutes et tous, les États ne réduisent pas leurs émissions de gaz à effets de serre assez rapidement pour éviter la catastrophe.

Pour respecter l’Accord de Paris, nous devons réduire de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre dans les 9 prochaines années. Pour le moment, nous n’en prenons pas le chemin, bien au contraire.

Le secrétaire général de l’ONU, l’a rappelé : si chaque pays mettait en œuvre le plan de réduction qu’il a pour le moment annoncé, nous serions toujours sur une trajectoire à + 2,7°C, catastrophique pour l’humanité. La COP26 est l’occasion pour les pays de présenter des plans plus ambitieux afin de maintenir l’objectif des 1,5°C de l’Accord de Paris.

Pour Armelle Le Comte, responsable de plaidoyer Climat et énergie à Oxfam France :

Soutenir les pays les plus vulnérables face aux changements climatiques : les financements internationaux pour le climat doivent être au rendez-vous

En 2009, les pays développés, les plus émetteurs de ga à effet de serre, se sont engagés à fournir chaque année 100 milliards de dollars afin d’aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux changements climatiques et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. En 2021, cette promesse n’a toujours pas été tenue.

Cette question est cruciale lors des négociations climat puisque, loin de faire appel à la solidarité, ces financements climat correspondent à un rééquilibrage entre les pays historiquement plus responsables du réchauffement climatique et ceux, moins émetteurs, qui en subissent de plein fouet les conséquences.

Les pays les plus riches doivent donc avancer sur la question des financements climat afin d’instaurer un cadre de confiance dans les négociations. Par ailleurs, ce soutien doit se faire sous forme de dons, et non de prêts comme c’est majoritairement le cas actuellement.

Ces financements doivent aussi permettre de financer l’adaptation des pays les plus pauvres, et non seulement l’atténuation des effets des changements climatiques qu’ils subissent déjà. Prévenir au lieu de seulement guérir – et laisser aux populations les plus pauvres le coût dramatique de la crise climatique. Actuellement, sur les 100 milliards promis – mais non versés – seulement 20 milliards sont fléchés pour l’adaptation des pays les plus vulnérables.
Pour Armelle Le Comte, responsable de plaidoyer Climat et énergie à Oxfam France :

Ce que l’on peut attendre de la France à la COP26

Lors de son discours d’introduction à la COP26, lundi 1er novembre 2021, Emmanuel Macron n’a annoncé aucune mesure supplémentaire pour lutter contre les changements climatiques. Pire, alors que la France vient d’être condamnée par la justice pour son inaction climatique, dans le cadre de l’Affaire du Siècle dont Oxfam France est partie prenante, il s’est posé en donneur de leçons, appelant les autres pays à prendre leurs responsabilités. Ce numéro d’autosatisfaction est en complet décalage avec la réalité de l’action de son gouvernement depuis plus de quatre ans.

Le président a estimé que la France faisait plus que sa juste part. Pourtant, 85% des financements internationaux pour le climat de la France sont fournis sous forme de prêts, venant creuser chaque jour un peu plus la dette des pays les plus vulnérables et accroître les inégalités. Les plans climat de la France ne sont pas dans les clous de l’Accord de Paris, comme l’a encore rappelé la récente condamnation de l’Etat dans l’Affaire du Siècle.

Face à l’inaction et au manque d’ambitions de la France, nous ferons peser le poids de la mobilisation citoyenne. La France doit revoir ses objectifs à la hausse, diminuer fortement ses émissions de gaz et arriver à la table des négociations avec des plans plus ambitieux.