Réaction d’Oxfam France à la publication du rapport du GIEC

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a publié ce matin son nouveau rapport dans lequel il détaille les efforts et trajectoires possibles afin de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C.

Pour Emilie Both, porte-parole d’Oxfam France :

« Les changements climatiques mettent notre planète sous pression et, alors que ses impacts se font déjà ressentir pour des millions de personnes, le GIEC démontre que la situation peut empirer. Les impacts d’un réchauffement climatique de 2 °C plutôt que 1,5 °C sont sans commune mesure : une montée des eaux de 10 cm menacerait 10 millions de personnes supplémentaires, l’exposition à la pauvreté menacerait plusieurs centaines de millions de personnes de plus, les rendements et la disponibilité de denrées de base telles que le blé, le maïs et le riz, notamment en Afrique saharienne, en Asie du Sud et en Europe centrale seraient réduits. Les gouvernements doivent accélérer la transition vers les énergies renouvelables afin de préserver des vies humaines et leurs moyens de subsistance. »

Selon le GIEC, pour contenir le réchauffement à 1,5 °C, nous devons atteindre la neutralité carbone entre 2040 et 2055, tandis que la part des énergies renouvelables doit atteindre 70-85 % dans l’électricité d’ici 2050 avec 0 % de charbon d’ici 2050.

« Chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire porte en lui un risque de vie ou de mort. A +1,1 °C aujourd’hui, nous assistons déjà à des déplacements massifs de population et à une grave augmentation de la faim, qui touche plus durement les femmes vivant dans la pauvreté. Et cela va en empirant. Si le réchauffement atteint 2 °C, des communautés entières seront déplacées, et de nombreuses populations insulaires disparaîtront sous les vagues.

Se contenter de suivre les engagements pris par les Etats lors de l’Accord de Paris, sans en relever l’ambition, condamnerait le monde à un réchauffement de 3 °C d’ici 2030, prévient le GIEC. Les dégâts pour notre planète seraient irréversibles et s’aggraveraient de façon exponentielle.Rien de cela n’est inévitable. Ce qui nous donne de l’espoir, c’est que quelques pays parmi les plus pauvres et les moins émetteurs de CO2 ont pris à bras le corps la lutte contre les changements climatiques. Les pays riches doivent dès maintenant suivre leur exemple.

Le temps est compté. Il est encore possible de limiter l’élévation des températures à 1,5 °C. Les solutions existent – et aucune n’implique de chasser les petits producteurs agricoles de leurs terres pour y bâtir des fermes de stockage de carbone. Au contraire, nous devons nous concentrer sur la fin des énergies fossiles, en commençant par mettre un terme à la construction de nouvelles centrales à charbon dans le monde.

« Limiter le réchauffement est compatible avec l’atteinte des objectifs de développement durable dont la lutte contre la pauvreté mais pour cela, la coopération internationale de toutes les parties prenantes est indispensable. Les pays développés doivent de plus réparer l’injustice en aidant financièrement les pays les plus pauvres à s’adapter aux impacts des changements climatiques. La France doit de toute urgence augmenter ses aides dédiées à l’adaptation et fournies sous forme de dons. Pour cela, le gouvernement peut décider dans la loi de finances 2019 d’affecter l’intégralité des recettes de la taxe sur les transactions financières en faveur de la solidarité internationale et du climat.

Enfin, lors de la COP 24 qui se tiendra dès le mois de décembre en Pologne, la France doit devenir le chef de file d’une révision ambitieuse des engagements de 2015 ».

Contacts

Noélie Coudurier
ncoudurier@oxfamfrance.org
06 17 34 85 68
Twitter : @CoudurierN

Notes aux rédactions

A l’occasion de la publication officielle du rapport du GIEC, European Climate Foundation et l’Association des Journalistes de l’Environnement s’associent pour vous proposer une conférence de presse avec 3 tables rondes le lundi 8 octobre de 9h à 12h au NUMA (39 rue du Caire, Paris 2ème).

Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, sera présente lors du point presse et prendra la parole entre 10h et 11h.