Conflit syrien

Depuis mars 2011, la Syrie est frappée par un conflit qui a déjà fait plus de 300 000 morts, 7,6 millions de déplacés internes et provoqué le départ de plus de 5 millions de personnes (dont la moitié sont des enfants) vers les pays voisins, en particulier le Liban, la Jordanie et la Turquie.

La situation

À l’heure actuelle, 13,5 millions de personnes en Syrie ont de toute urgence besoin d’aide humanitaire et de protection et les personnes désespérément dans le besoin manquent même de denrées alimentaires de base. Des centaines de milliers de personnes se trouvent prises au piège dans des zones assiégées, où il presqu’impossible d’acheminer l’aide humanitaire.

  • Plus de 300 000 personnes ont trouvé la mort en Syrie depuis le début du conflit en 2011. Une école sur trois a été détruite ou a fermée. Plus de la moitié des infrastructures de santé publique ont fermé ou ne fonctionnent qu’en partie. Et plus de la moitié de la population a été contrainte de fuir la Syrie ou de se déplacer à l’intérieur du pays à maintes reprises en quête de sécurité.
  • En avril 2017, le triste seuil de 5 millions de réfugiés syriens a été franchi. Plus de 80% de ces réfugiés vivent en dehors des camps, dans des campements informels ou des logements de fortune, où il leur est plus difficile d’avoir accès à une aide bien souvent vitale. Ceux qui sont partis au début du conflit (sur)vivent dans ces conditions depuis plus de 5 ans, et l’espoir d’un retour rapide diminue.

L’afflux de réfugiés dans les pays voisins pèse sur les ressources de ces pays, l’eau notamment, et crée des tensions. Le Liban, qui accueille déjà plus de 1 million de réfugié-e-s syrien-ne-s, impose depuis janvier 2015 l’obtention d’un visa aux Syriens qui arrivent à la frontière libanaise, alors que leur entrée était jusque-là plutôt libre. La Jordanie a, en pratique, également fermé sa frontière aux réfugiés de Syrie.

Alors que les violences se poursuivent en Syrie, que les pays voisins ferment leurs frontières et que l’aide humanitaire se tarit, de plus en plus de Syriens tentent une migration périlleuse vers l’Europe. Certains y laissent la vie, tandis que l’accueil réservé à ceux qui parviennent dans les pays européens est très souvent inadéquat et indigne. Avec un produit intérieur brut de 27 000 euros par personne en moyenne, l’Europe a pourtant des capacités d’accueil bien supérieures à un pays comme le Liban (produit intérieur brut de 9 000 euros par personne), où une personne sur quatre est aujourd’hui un réfugié de Syrie.

Nos actions sur le terrain

Depuis le début du conflit, nous avons apporté une aide à plus de 2 millions de personnes, avec l’aide de nombreuses associations partenaires sur le terrain. Pour continuer à apporter une aide vitale aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent, nous avons besoin de vous.

En Syrie, nous fournissons de l’eau propre à la population en réhabilitant les infrastructures existantes d’approvisionnement en eau, en acheminant de l’eau par camion et en réparant les puits existants. Par ailleurs, nous diffusons des messages de santé publique dans les camps et les écoles, et travaillons d’arrache-pied à l’évacuation des eaux usées et des déchets solides.

Au Liban et en Jordanie, nous fournissons de l’eau potable, distribuons des transferts monétaires et des biens de première nécessité aux réfugié·e·s syrien·ne·s. Nous veillons à ce que les familles aient accès aux informations nécessaires concernant leurs droits, les mettons en contact avec des services tels que l’assistance juridique et gérons l’assainissement et le traitement des déchets.

Dans les deux pays, nous aidons de plus en plus les réfugié·e·s et les familles vulnérables issues des communautés locales à trouver un emploi.

Le travail de fond pour faire entendre la voix de la population syrienne

Pour mettre fin aux violations des droits humains – depuis fin décembre dernier, un cessez-le-feu partiel accorde un peu de répit aux civils syriens. Toutefois, nous appelons toutes les parties au conflit à s’engager immédiatement à mettre un terme aux attaques aveugles contre les civils, à cesser d’utiliser la tactique du siège et à lever le blocus sur l’aide humanitaire.

Pour assurer le déploiement de l’aide humanitaire dans le pays – plus de la moitié de la population a de toute urgence besoin d’aide. Nous appelons l’ensemble des parties au conflit à veiller à ce que la population ait accès à l’eau, la nourriture, un abri et d’autres services dont elle a désespérément besoin.

Pour veiller à ce que les pays voisins accueillent les personnes qui cherchent refuge et leur donnent accès aux services de base – alors que la Jordanie et le Liban s’effondrent sous le poids de la crise, les gouvernements du monde entier doivent déployer davantage de fonds en faveur de l’aide humanitaire et du développement pour les réfugié·e·s et les communautés locales. Ils doivent par ailleurs s’engager à réinstaller les 10 % les plus vulnérables de la population réfugiée.

Pour assurer la sécurité des réfugié·e·s syrien·ne·s – la Syrie n’est pas un pays sûr où les réfugiés peuvent rentrer – nous exhortons les pays voisins à s’engager publiquement à autoriser les réfugié·e·s de Syrie à rester sur leur sol jusqu’à ce que les conditions sécuritaires leur permettent réellement de rentrer en Syrie.

Oxfam, en collaboration avec l’Union européenne, cherche à rendre visible auprès du public européen les histoires des réfugiés et déplacés du monde entier, en particulier syriens. Portraits, photos, vidéos et témoignages sont accessibles sur eusavelives.org et ci-après. Ils ont été produits dans le cadre du projet « EU save Lives – You save Lives »,

Nous espérons pouvoir renforcer nos interventions afin d’être en mesure de répondre aux besoins les plus urgents de ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Soutenez notre action sur place :