A l’issue de la réunion des ministres des Finances du G20, un « cadre commun de traitement de la dette » a été annoncé qui va au-delà du moratoire qui avait été mis en place en avril dernier.

Louis-Nicolas Jandeaux, chargé de plaidoyer sur le sujet des dettes chez Oxfam France a déclaré :

« Si Oxfam se félicite des discussions des derniers jours au sein du G20 autour d’un nouveau « cadre commun » pour répondre à la crise des dettes à laquelle sont confrontés de nombreux pays en développement, on est loin d’annonces majeures. Le G20 ne semble toujours pas avoir pris conscience de l’urgence de la situation. Pire, après avoir attendu pendant des décennies la mise en place d’une plate-forme appropriée pour s’attaquer à ce problème, les pays à faibles et moyens revenus sont complètement exclus des discussions pourtant fondamentales pour leur avenir. Seuls la Chine, l’Inde, la Turquie et les membres du G20 vont rejoindre le Club de Paris, cet espace historique de pays riches détenteurs des dettes des pays du Sud. Enfin, le pouvoir de gardien de tout accord placé entre les mains du FMI semble totalement excessif. »

« Les pays à revenus faibles mais aussi, de plus en plus, les pays à revenus intermédiaires sont actuellement soumis à une pression massive de la dette. Au cours des dernières heures la Zambie a été signalée comme étant sur le point de ne pas rembourser sa dette extérieure de 12 milliards de dollars. Sans annulation de la dette dès maintenant nous pourrions voir les pays en développement tomber en défaut de paiement comme des dominos. Déjà, beaucoup d’entre eux n’ont pas les moyens de payer leurs personnels soignants. Les chances qu’ils se remettent rapidement de la pandémie sont déjà réduites. Les gouvernements du G20 doivent prendre la défense des populations, en particulier dans les pays les plus pauvres, et annoncer des suspensions et des annulations préventives, plutôt que de forcer les pays pauvres à jouer à la courte-paille en fonction de leur détresse. Il n’y a plus d’excuse pour ne pas insister à ce que les créanciers privés rejoignent les mécanismes contraignant pour négocier les nécessaires allégements de dette. »

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