L’agroécologie une solution durable pour la planète et les femmes au Bénin

Notre système agricole et alimentaire contribue au dérèglement climatique et accentue les inégalités et la pauvreté partout dans le monde. Alors qu’il peut produire assez pour nourrir 1,5 fois la population mondiale, aujourd’hui, 690 millions de personnes souffrent de la faim. Une tendance qui n’a fait que s’accentuer depuis 2014.

Basée sur des logiques de marché, de rentabilité ou de productivité, l’agriculture industrielle, ou agro-industrielle se caractérise par une utilisation massive de capitaux et d’intrants (pesticides de synthèse, engrais chimiques etc.) et une mobilisation d’importantes surfaces pour des utilisations commerciales.

Les conséquences de ce modèle sont néfastes pour des millions de personnes et les ressources de notre planète. Face à l’épuisement des terres, à la déforestation massive ou à la pollution des eaux, les principales victimes restent les mêmes : des millions de petit·e·s agriculteurs et agricultrices, privé·e·s d’une juste rémunération et touché·e·s par la faim et la pauvreté. Ce système a donc atteint son point de rupture et donné naissance à un cruel paradoxe : ceux qui nous nourrissent sont ceux qui souffrent le plus de la faim.

L’importance de l’agroécologie pour un système alimentaire durable pour toutes et tous !

Une réalisation de Cyrielle Evrard

L’aide au développement outil de transition vers des modèles agricoles plus justes

Une transition radicale vers des modèles agricoles plus justes, résilients et durables est nécessaire. L’agroécologie représente aujourd’hui l’alternative la plus efficace. Elle permet de s’attaquer aux causes profondes des problèmes et fournit des solutions globales qui s’inscrivent dans la durée.

En prenant soin des territoires sur lesquels elle se développe, en encourageant la cohabitation de plusieurs cultures et l’utilisation de variétés traditionnelles et locales plus résistantes, l’agroécologie permet de réduire l’impact environnemental et climatique et participe à une plus grande justice sociale en remettant les paysannes et paysans au cœur du système de production et de la transmission des savoirs. Économiquement viable, elle leur assure une meilleure rémunération et permet d’augmenter les rendements agricoles dans une logique de cercle vertueux.

Ces enjeux sont particulièrement importants pour les femmes. Ce sont elles qui souffrent le plus de la faim et qui sont le moins rémunérées pour leur travail en lien avec l’agriculture. Victimes de discriminations au niveau sociétal mais aussi dans leur foyer, elles n’ont qu’un accès restreint aux ressources (financements, formations…), malgré leur nombre et leur rôle crucial dans la sécurité alimentaire.

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Dans les pays les plus pauvres, seulement 13 % des agricultrices sont propriétaires des terres qu’elles cultivent.

Dans certaines cultures au Bénin, il est possible d’observer cette transition s’effectuer. L’agroécologie est en effet apparue comme la solution pour préserver les écosystèmes naturels et permettre aux producteurs et productrices de coton d’améliorer leurs moyens d’existence. Les producteurs et productrices sont formés à des pratiques agroécologiques innovantes, selon une méthodologie de transmission des savoirs basée sur la concertation collective, les jeux de rôle et la démonstration par les pairs. Ces projets à l’échelle de communautés ont permis d’initier des changements plus globaux dans le pays, et l’agriculture « biologique et écologique » figure dans les priorités du Plan Stratégique de Développement agricole du pays à l’horizon 2025.