La création d’un fonds pour les pertes et les dommages, adopté à la COP27, est une victoire majeure pour les pays en développement et les communautés en première ligne face à la crise climatique. Ils le réclamaient depuis 30 ans.
Au regard de l’urgence, ce fonds doit devenir fonctionnel au plus vite. Et les pays riches, principalement responsables du réchauffement de notre planète, doivent mobiliser dès maintenant d’importantes ressources pour aider les pays vulnérables.

En Afrique de l’Est, près de 40 millions de personnes souffrent de la faim aggravée par le changement climatique. Les récentes inondations catastrophiques au Pakistan ont infligé plus de 30 milliards de dollars de dommages et de pertes économiques et laissé 10 à 12 % du pays sous l’eau, affectant plus de 33 millions de personnes. La liste des événements météorologiques extrêmes et des catastrophes s’allonge, tout comme les effets dévastateurs sur les populations.

Les pays riches n’ont, de nouveau, pas assumé leurs responsabilités

Pour Guillaume Compain, chargé de plaidoyer climat chez Oxfam France : « Si nous nous félicitons de la création du fonds pour les pertes et les dommages, nous restons profondément préoccupés par l’incapacité des pays à s’entendre sur la sortie des énergies fossiles.
Le monde se dirige à ce stade vers un réchauffement catastrophique de 2,8°C à la fin du siècle. Les pays riches, en particulier les États-Unis et les pays de l’Union Européenne, n’ont pas assumé leur juste part de responsabilité”.

“Les pays riches et de nombreux pays à revenu intermédiaire, ayant la capacité d’abandonner les énergies fossiles ne le font pas assez rapidement pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C, ce qui nous entraîne vers une augmentation des pertes, des dommages et des souffrances. Les pays riches ne fournissent pas les financements nécessaires pour aider les pays en développement à passer aux énergies renouvelables.”

Une déception importante sur les financements climat et la justice de genre

Selon Guillaume Compain : « Non seulement les pays riches n’ont pas tenu leur promesse de fournir 100 milliards de dollars annuels pour le financement de l’action climatique des pays du Sud, mais ils ont en plus bloqué un texte imposant qu’ils compensent leurs manquements passés.
Tandis que les besoins se chiffrent en centaines de milliards, le moins que les pays riches auraient dû faire est de fournir une feuille de route claire sur le financement des 600 milliards de dollars promis entre 2020 et 2025”.

Oxfam est également très déçu des discussions visant à améliorer le plan d’action en faveur de l’égalité des sexes. Le genre a été à peine mentionné dans les décisions de cette COP.

La crise climatique est une question d’inégalité et d’injustice. Les populations qui se trouvent en première ligne de la crise climatique supportent le plus lourd fardeau des catastrophes d’origine climatique, en plus de crises multiples telles que les conflits, la perte des moyens de subsistance et les chocs économiques. Les dirigeants mondiaux doivent mettre de côté leurs différences politiques et accorder la priorité aux besoins de ces communautés.