Quand l’aide au développement permet l’inclusion des femmes dans les processus de paix au Yémen

L’aide au développement doit jouer un rôle important en matière de paix, de sécurité humaine et de protection des personnes, ainsi que dans la création d’un environnement propice au développement. Cependant, la situation au Yémen est très complexe. En guerre depuis plus de 6 ans maintenant, le pays subit l’une des pires crises humanitaires de la planète. Plus de 13,5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë et de risque de famine. Aujourd’hui, plus de 24 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire (soit environ 80 % du pays), dont 12,3 millions d’enfants. Plus de la moitié de la population du Yémen n’a plus accès à l’eau potable, pourtant si essentielle à la vie quotidienne et à la santé de chaque personne.

Les femmes et les filles souffrent encore plus durement de cette situation. 3 millions d’entre elles sont exposées à des risques directs de violences basées sur le genre : violence sexuelle et domestique, mariages précoces et recours à la prostitution pour répondre aux besoins essentiels de survie. En effet, l’impact d’une telle crise est inégal entre les femmes et les hommes. Les femmes et les filles ont un accès encore plus limité aux services de base, au travail et aux opportunités économiques. De plus, elles sont contraintes au sein de familles en situation d’insécurité alimentaire, de se priver encore plus de nourriture pour tenter de nourrir suffisamment leurs enfants, ou pour pouvoir acheter d’autres produits essentiels comme les médicaments.

Répondre aux besoins des femmes au Yémen grâce à l’aide au développement

Une réalisation de Aude Mermilliod

Le mot de l’illustratrice

 » C’est toujours précieux de voir que notre métier a du sens et peut être utile à des niveaux que l’on ignore. 

Malgré le fait que je sois très loin d’imaginer ce que peut être le quotidien des femmes au Yémen, cette histoire sororale m’a touchée, et cela a été un honneur de contribuer à leur lutte. Les femmes ont cela en commun qu’elles connaissent l’oppression malheureusement partout, à des niveaux certes très différents, mais que nous ayons pu nous réunir ainsi, de très loin, pour faire avancer nos droits, je trouve cela magnifique. »

Aude Mermilliod

Inclure les femmes dans les processus de paix pour améliorer leurs conditions de vie et renforcer leur autonomie

Dans ces situations de crises humanitaires, l’aide doit donc encore plus particulièrement veiller à renforcer l’accès des femmes aux moyens de subsistance. C’est l’un des moyens les plus pertinents pour avoir un impact positif à court et long terme pour toutes les communautés. Cela contribue en effet plus particulièrement à réduire la malnutrition, augmenter les revenus, autonomiser économiquement les femmes, réduire leur vulnérabilité et, à plus long terme, favoriser la paix et la reconstruction de leurs communautés. 

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On estime justement que, lorsque les femmes font partie intégrante des processus de paix, les accords de paix ont 35 % plus de chance de durer plus de 15 ans.

Dans des cas précis comme celui-ci, l’aide au développement va permettre très concrètement d’atteindre les femmes dans les zones les plus difficiles d’accès affectées par les conflits, et de leur offrir des formations nécessaires pour qu’elles puissent gagner en autonomie et assurer leur sécurité alimentaire, économique et physique dans le long terme. C’est par exemple l’objectif premier des Centres locaux de ressources et d’information, qu’Oxfam soutient : leur but est de renforcer les capacités matérielles et techniques des femmes en les formant sur ces thématiques et qu’elles puissent à leur tour transmettre à d’autres femmes de la communauté et aux bénéficiaires du projet.